2. PLANER

 

A travers le hublot, Isidore Katzenberg contemplait la terre. Il voyait les pays défiler : le sud de la France d’abord, puis l’Italie, la Grèce, direction l’Egypte, l’Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie.

Le Sud.

La Tanzanie était le but de leur voyage. Et tout spécialement Kilimandjaro Airport vers où, ils s’en étaient assurés au Bourget, fonçait l’avion-taxi du gorille et de sa charcutière kidnappée.

« Reprenons-nous le chemin inverse de celui qu’empruntèrent les grandes migrations de nos ancêtres ? » se demanda Isidore Katzenberg. Il s’efforça de visualiser tous ces troupeaux de futurs humains déplacés par les aléas de la météorologie, les avancées des prédateurs, les guerres interespèces…

Il imagina sous les nuages la horde des prémices de l’humanité, partie il y avait plus de 3 millions d’années de quelque part en Afrique orientale et se dispersant sur les cinq continents.

Sous les ailes de l’avion, en sens inverse, filait un vol de flamants roses.

Une hôtesse de l’air aux gestes pressés tira juste à ce moment la tablette devant le siège d’Isidore Katzenberg et y déposa un plateau-repas. Il souleva le couvercle métallique au-dessus du plat chaud et découvrit un fragment de volaille blafard égaré au milieu d’une purée indéfinissable.

Tant pis, ce poulet serait mort pour rien. Il l’ensevelit dans la purée, déposa une carotte en épitaphe puis referma la barquette.

Lucrèce Nemrod, elle, était affamée. Elle dévora son repas sans s’appesantir sur son aspect. Ce n’est que rassasiée qu’elle cessa de mâcher pour contempler les reliefs de son festin. Tous ces petits os plus ou moins enfouis sous la purée la ramenèrent à son centre d’intérêt du moment : la paléontologie. Elle repoussa le plateau et tira son éternel calepin de son sac. Elle énuméra pour son collègue :

— Théorie du Pr Sanderson : l’homme serait né d’une maladie transmise par un virus venu des étoiles.

« Théorie du Pr Conrad : l’homme serait issu du hasard des combinaisons génétiques.

« Théorie du Dr Van Lisbeth : l’homme serait né d’une adaptation volontaire à un changement climatique.

« Théorie de l’ingénieur Eluant : l’homme serait issu de la nécessité de surpasser tous les autres animaux pour les manger.

Elle se tut. Les hypothèses tournaient dans leur tête. La météorite. La chance. L’adaptation. La superprédation.

Lucrèce Nemrod se pencha sur son dessert, une barquette de crème gélatineuse verdâtre surmontée d’une cerise confite luisante.

— Je n’ai pas bien compris la différence entre Lamarck et Darwin, avoua-t-elle.

Isidore Katzenberg éluda :

— Pour Darwin, nous serions nés du hasard d’une erreur de copie d’un singe. Selon Lamarck, l’homme est un singe qui a tenté de s’améliorer.

Le maigre individu en gris qui occupait le troisième siège de la travée, et qui était resté jusque-là la tête plongée dans des magazines économiques et financiers, ne put s’empêcher d’intervenir :

— Excusez-moi, je n’ai pas pu faire autrement qu’en tendre votre conversation, aussi je tiens à vous rappeler que votre Lamarck a inspiré de bizarres savants russes tels que Lyssenko. Pour vérifier le lamarckisme, il a carrément voulu obliger des enfants à s’adapter à des conditions de vie abominables, histoire de voir si leurs caractères ainsi acquis seraient ensuite génétiquement transmis. Cette théorie est scandaleuse. Se figurer que ce qu’apprend le père sera automatiquement connu du fils, c’est insensé.

Dans la rangée précédente, un autre passager se contorsionna sur son siège pour retourner une physionomie toute rose couronnée de cheveux blond-blanc.

— Moi aussi, je vous ai écoutés et, pour ma part, je tiens à vous dire que Darwin a également entraîné son lot de catastrophes. Le darwinisme a constitué un prélude au fascisme puisque cette idéologie prétend que certaines races humaines sont plus dignes de survivre que les autres. La sélection naturelle des espèces non aptes conduit tout droit au racisme !

Lucrèce Nemrod n’avait pas encore songé à considérer les théories du Pr Conrad et du Dr Van Lisbeth sous un angle politique. Elle écouta ses deux voisins en débattre.

L’ennemi du lamarckisme argua que ce n’était pas parce que des parents avaient appris l’anglais que leur enfant parlerait automatiquement cette langue.

Son interlocuteur haussa les épaules :

— Peut-être, mais si je m’installe en Angleterre, non seulement mes enfants parleront parfaitement anglais, mais ils oublieront même que leurs ancêtres ont autrefois parlé français. C’est cela l’adaptation au milieu !

Un homme se leva de son siège de l’autre côté du couloir pour se joindre à la conversation. Il arborait une petite croix d’or au revers de sa veste et, sous son complet noir, un col de clergyman surmontait sa chemise blanche empesée.

— Bonjour. Père Mathias, je suis prêtre, se présenta-t-il. Puis-je emprunter un instant votre calepin ? demanda-t-il à Lucrèce Nemrod. J’aimerais moi aussi examiner vos différentes théories sur les origines de l’humanité.

Elle lui tendit le carnet dont il s’empressa de feuilleter les pages.

— Etudions une par une vos différentes hypothèses, proposa-t-il d’une voix conciliante. La météorite porteuse de virus ? Impossible, l’entrée dans l’atmosphère provoque une forte hausse de température entraînant la destruction de toute forme de vie.

« Le darwinisme ? S’il était juste, les singes des zoos seraient devenus des humains.

« Le lamarckisme ? Croyez-vous franchement qu’il suffit de placer des gens dans des situations à problèmes pour les rendre plus intelligents ? Dans ce cas, les prisons regorgeraient de génies.

« La superprédation ? Cela signifierait que les requins qui font peur aux sardines, aux thons et aux pieuvres, et n’ont aucun prédateur au-dessus d’eux devraient posséder comme nous à présent des voitures, des fusils et des postes de télévision.

« Messieurs, mademoiselle, soyons sérieux. En matière d’origines de l’humanité, les scientifiques piétinent car c’est à cette barrière précisément que se heurte la limite de la compétence de la science.

— Alors, que proposez-vous ? demanda Lucrèce Nemrod, lui reprenant son calepin afin d’y noter le cas échéant une nouvelle hypothèse.

Le prêtre sourit à la ronde, l’air serein.

— Une théorie bien plus simple : Dieu, assena tranquillement l’homme de foi, comme s’il énonçait là une évidence que seuls des sots oseraient se permettre de contester.

Isidore Katzenberg songea que Galilée avait dû user du même ton sage pour tenter de convaincre les gens de l’Inquisition que la terre était ronde. Mais, avec le temps, les rôles s’étaient inversés. C’était maintenant le tenant de la religion qui prenait des allures de pionnier subversif en prétendant avancer une théorie complètement révolutionnaire, et trop en avance sur l’époque, pour être comprise en ce siècle obscurantiste.

— Dieu, répéta-t-il. Dieu est à l’origine de tout. On trouve d’ailleurs de plus en plus de savants pour admettre que « l’hypothèse Dieu » est au moins aussi valable que toutes ces théories prétendues scientifiques.

— Dieu, quelle idée neuve ! ironisa le darwiniste.

Sans se préoccuper de cette interruption blasphématoire, le père Mathias sortit une bible de la poche intérieure de sa veste noire et entreprit de lire à voix haute les phrases qui lui apparaissaient essentielles à une bonne compréhension des origines de l’humanité.

— « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre… Dieu fit les animaux. Et Dieu vit que cela était bon… Dieu dit : faisons l’homme à notre image et qu’il domine les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les reptiles qui rampent sur la terre… Dieu façonna l’homme à partir de poussières détachées du sol. Il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. »

— Jolie légende en vérité, mais… ce n’est qu’une légende justement, compléta le lamarckiste.

— Dieu a dit…

Un signal résonna alors. Les petits panneaux lumineux : « Eteignez vos cigarettes, Accrochez vos ceintures » s’éclairèrent tandis que dans les haut-parleurs une voix de baryton enjoignait aux passagers de regagner leurs places, l’appareil pénétrant dans une zone de turbulences.

Comme le prêtre restait debout près des sièges de Lucrèce Nemrod et d’Isidore Katzenberg, une hôtesse de l’air vint lui ordonner sèchement d’obéir aux ordres, le repoussa vers son fauteuil et se chargea elle-même de lui reboucler sa ceinture.

Frustré dans sa démonstration, le père Mathias afficha une mine boudeuse avant de se raidir contre son dossier lorsque l’avion chuta brusquement d’une centaine de mètres dans un trou d’air. Sur les tablettes, des gobelets en plastique s’entrechoquèrent et se renversèrent. Les récalcitrants, qui, tout à leur nécessité, s’étaient obstinés à continuer à faire la queue devant les toilettes malgré les instructions, cherchèrent des poignées où se raccrocher, n’en trouvèrent pas et tombèrent lourdement sur le sol où ils roulèrent, endoloris. Quelques hôtesses s’affalèrent sur les genoux des passagers. Un steward parut nager de rangée en rangée avant de gagner un strapontin qu’il enserra comme une bouée de sauvetage.

— On dirait que Dieu n’aime pas trop qu’on parle de lui, chuchota Isidore Katzenberg, amusé. « Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur », n’est-ce pas là un de vos préceptes, mon père ? lança-t-il en direction du prêtre, de l’autre côté du couloir.

Mais le père Mathias, les yeux clos, était tout à sa prière tandis que le lamarckiste et le darwiniste, tout à l’heure si fermés à la religion, n’étaient maintenant pas loin de l’imiter.

— En tout cas, cette fois, pas de singe perturbateur à la simple évocation de la question « D’où venons-nous ? », fit remarquer Lucrèce Nemrod.

— A moins que ce ne soit le dieu des singes qui nous taquine ? ironisa Isidore Katzenberg en tirant sur la ceinture qui entamait douloureusement son ventre rebondi.

Par le hublot, le journaliste observa que le ciel s’était encore assombri. Les trous d’air succédaient aux trous d’air et l’avion tanguait comme du petit linge dans le tambour d’une machine à laver. Des gens piaillaient. Des bouteilles roulaient dans le couloir central. Des compartiments à bagages s’ouvrirent ici et là, déversant leur contenu hétéroclite sur les têtes et les épaules de passagers qui hurlèrent, terrorisés.

L’avion montait et redescendait en cadence. Sur la rangée de devant, le lamarckiste, peu adapté à ces conditions extrêmes, ne put contenir sa platée de poulet-purée. Il n’eut que le temps de fouiller en toute hâte le filet devant lui pour trouver le sac en papier offert par la compagnie à l’intention des passagers sensibles.

Pour sa part, le darwinien, côté couloir, était aux prises avec un monsieur resté debout qui voulait absolument s’emparer de son siège. Les deux hommes, l’un penché, l’autre assis, s’attrapèrent par le col et luttèrent silencieusement parmi les turbulences. La sélection du plus fort désignerait celui qui, au bout du compte, bénéficierait du siège.

Le prêtre psalmodiait toujours. Comme en réponse, la voix de baryton se fit entendre pour la deuxième fois dans les haut-parleurs :

« Restez calmes. Restez calmes. Que chacun rejoigne sa place. Nous traversons une zone de turbulences. »

Mais la voix, elle, n’était pas calme du tout. Lucrèce Nemrod y décela comme un début de panique et s’agrippa au bras d’Isidore Katzenberg. Des bébés braillèrent, des chiens s’échappèrent des sacs au moyen desquels ils avaient été introduits en fraude dans l’appareil et ajoutèrent à la pagaille.

Puis un lourd silence gagna petit à petit la cabine dont les lampes clignotèrent tandis que l’avion tressautait de plus belle, surfant de turbulence en turbulence comme un chalutier de vague en vague sur une mer houleuse.

Isidore Katzenberg, lové dans son siège avec sa graisse en guise de bouée, était le seul à paraître se divertir de ce spectacle d’Apocalypse.

— J’ai toujours pensé qu’il était illogique que ces gros tas de ferraille parviennent à se maintenir en suspension dans les airs, dit-il calmement à sa voisine.

Mais Lucrèce Nemrod était trop occupée à se battre avec le masque à oxygène qui avait chu inopinément devant elle pour lui répondre. L’avion venait d’un coup de perdre à nouveau de l’altitude et toutes les lumières des travées s’éteignirent, ne laissant subsister ici et là que de faibles veilleuses.

— Je crois que nous sommes en piqué, remarqua Isidore Katzenberg, le visage collé à son hublot. Au cas où nous devrions mourir dans les prochaines minutes, je tiens à vous signaler, Lucrèce, que j’ai pris beaucoup de plaisir à ce début d’enquête avec vous, déclara-t-il très courtoisement.

— Merci, de même pour moi, balbutia, souffle coupé, la journaliste stagiaire dont les doigts étaient tellement crispés sur les accoudoirs qu’on n’imaginait pas qu’ils puissent s’en décoller.

Et tout à coup, aussi brusquement qu’elle avait commencé, la tempête cessa. Plus aucune sensation de chute. Plus de tumulte. La lumière revint.

« Mesdames et messieurs, vous pouvez détacher vos ceintures », annonça avec gentillesse la voix de baryton.

Des « oh » et des « ah » retentirent. Il y eut des applaudissements à l’intention des pilotes qui avaient su les tirer de cette mauvaise passe. Des impatients se précipitèrent à nouveau vers les toilettes où une file ne tarda pas à se reformer. Une par une, Lucrèce détacha ses phalanges des accoudoirs.

Ils avaient dû quitter pour de bon la zone de turbulences car plus aucun nuage noir n’apparaissait derrière les hublots. Au contraire, on distinguait au sud un soleil délicat qui, peu à peu, brilla de mille feux.

Le prêtre, le lamarckiste et le darwiniste restaient figés à leur place et, ayant cru périr, ne semblaient plus du tout désireux de débattre des origines de l’humanité.

Une hôtesse pria les passagers de tirer les rideaux tandis qu’une autre distribuait des paires d’écouteurs à la ronde. Les voyageurs avaient le choix entre une projection du film Star Wars, remastérisé pour la huitième fois, ou un sommeil réparateur.

Lucrèce Nemrod choisit le repos et se couvrit les yeux d’un masque protecteur. Isidore Katzenberg, lui, se sentit incapable de dormir. Il souleva légèrement son rideau pour ne pas gêner ceux qui regardaient le film et glissa un œil vers son hublot.

« Dieu… »

Dieu serait-il la clé de l’énigme ? Dieu, était-ce une hypothèse à prendre en compte au même titre que le lamarckisme ou le darwinisme ? Pourquoi pas ?

En bas, un trou dans les nuages révélait le fin entrelacs des routes.

Comment Dieu nous voit-il ? Sans doute comme des petites fourmis qui grouillent.

Isidore Katzenberg songea que des milliers de gens avaient déjà emprunté des avions sans même s’apercevoir du privilège qu’il y avait à contempler de haut le monde. L’avion permettait d’avoir un peu de recul sur l’humanité. Une vision divine.

 

Le Père de nos pères
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